L’AUDITION EN 10 QUESTIONS

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L’AUDITION EN 10 QUESTIONS 2019-10-02T17:37:04+00:00

1/ Quels sont les signes de la presbyacousie ?
2/ Quand faut-il s’appareiller ?
3/ L’appareillage ne va-t-il pas me rendre plus sourd ?
4/ Comment fonctionne le système auditif ?
5/ Comment fonctionne une aide auditive ?
6/ Quand doit-on faire vérifier son audition ?
7/ La déficience auditive peut-elle être génétique ?
8/ Qu’est-ce qu’on appelle un « traumatisme sonore » ?
9/ Les baladeurs et les portables présentent-ils un danger pour les oreilles ?
10/ Les acouphènes : qu’est-ce que c’est ?

1/ Quels sont les signes de la presbyacousie ?

La presbyacousie est une perte de sensibilité ou acuité auditive qui ne touche pas que les seniors. Elle peut débuter très tôt, dès l’âge de 45 ans mais survient plus généralement entre 50 et 60 ans. C’est une conséquence naturelle du vieillissement de nos cellules sensorielles de l’audition dont les capacités s’altèrent avec l’exposition aux bruits de notre environnement sonore. Les premiers signes de la presbyacousie peuvent être identifiés par des difficultés à suivre une conversation dans des contextes sonores perturbés (conversations à plusieurs, au restaurant…). Les dégradations des cellules ciliées de l’oreille interne touchent en premier lieu la zone anatomique où sont codées les fréquences aiguës, zone la plus proche de l’entrée de l’oreille interne. Les fréquences aiguës n’étant plus entendues correctement, les sons graves deviendront masquants et le presbyacousique aura du mal à comprendre dans le bruit. Même en augmentant le volume sonore le malentendant peinera à entendre la voix de ses interlocuteurs : “ Je ne suis pas sourd, j’entends bien mais ne comprends pas la parole car les gens parlent dans leur barbe …”

2/ Quand faut-il se faire appareiller ?

Il est impératif de ne pas attendre pour avoir recours à un appareillage auditif et ceci pour deux raisons. Tout d’abord, il ne faut pas laisser penser à votre entourage que vous n’êtes plus connecté à la conversation… Ensuite, il est nécessaire de continuer de faire travailler vos circuits nerveux pour stabiliser votre atteinte auditive. Sachez que le fait d’opter pour la solution d’un appareillage précoce va non seulement permettre de récupérer l’audition, mais va aussi contribuer à maintenir l’intelligibilité de la parole en stimulant la mémoire, l’attention et l’éveil. En effet, lorsque l’audition se dégrade, que l’on s’isole, c’est le fonctionnement du cerveau que l’on peut mettre en danger. Les études se sont multipliées ces dernières années pour établir ce lien entre la perte de l’audition et les maladies dégénératives du cerveau. En France, une équipe de chercheurs réunie au sein du groupe de recherche Alzheimer presbyacousie (Grap) a étudié la relation entre surdité et maladie d’Alzheimer. Il est apparu qu’à partir de 75 ans, le risque de développer une maladie de type Alzheimer est de 2,5 fois plus élevé chez les sujets atteints de surdité s’ils n’ont pas été appareillés de manière précoce.

Doctissimo (Surdité et Maladie ALZHEIMER)

3/ L’appareillage va-t-il me rendre plus sourd ?

L’évolution de la dégradation des cellules de l’oreille interne est inexorable avec le temps. A la différence des yeux pour lesquels la dégradation des mécanismes de l’accommodation est musculaire, la presbyacousie est un mécanisme neurologique. Ce n’est donc pas facteur d’aggravation du phénomène que de mettre en place une correction auditive qui va, au contraire, faire retravailler les zones cochléaires altérées. En préservant un flux d’énergie électrique émanant de toutes les zones nerveuses de l’oreille interne, on préserve aussi une stimulation cérébrale qui fait travailler toutes les zones de l’aire auditive située dans notre cerveau. C’est cette zone très spécifique qui, reliée avec les zones de la mémoire, nous permet de comprendre la parole. Il est donc ainsi bien compréhensible que toute absence ou diminution de cette activité des zones de travail de la mémoire auditive puisse, à plus ou moins long terme, engendrer des troubles dégénératifs du cerveau. Appareiller de manière précoce sera donc un moyen de préserver son audition et de maintenir son activité de compréhension.

4/ Comment fonctionne le système auditif ?

L’ouïe est un sens complexe qui met en œuvre à la fois le système auditif et le cerveau : elle est obtenue par la transformation d’une énergie mécanique (les vibrations du son dans l’air) en électricité. Cette électricité est directement conduite au cerveau par le nerf auditif.

Lorsqu’un son est émis, il rentre par l’oreille externe et est conduit jusqu’au tympan par le conduit auditif externe. Derrière cette membrane, l’oreille moyenne prend le relais en amplifiant le son grâce à trois osselets (le marteau, l’enclume et l’étrier) et en le transmettant à l’oreille interne. C’est alors au tour de la cochlée, qui contient 16 000 cellules ciliées, de transformer ce son en énergie électrique. Lire la suite…
La fréquence du son va déterminer le groupe de cellules ciliées qui va être actif. C’est ce qui permet en effet de distinguer une grande variété de sollicitations sonores. Si les cellules ciliées sont endommagées, elles ont alors des difficultés à percevoir certains sons : par conséquent, l’acuité auditive diminue.

5/ Comment fonctionne une aide auditive ?

Une aide auditive sert de passerelle entre l’environnement sonore et la zone d’audition du malentendant. Les aides auditives numériques d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec les premiers appareils auditifs. Ce sont de véritables ordinateurs microscopiques, capables d’analyser l’environnement sonore pour amplifier sélectivement la parole et le bruit et effectuer plusieurs dizaines de milliers d’opérations de calcul en une seconde pour ajuster l’environnement sonore à votre audition résiduelle. La taille et la forme de l’appareil dépendent des nécessités techniques de l’amplification. Chaque aide auditive est toujours composée d’un mini-microphone pour recevoir le son, d’un circuit numérique, cœur du système amplificateur, pour traiter le signal sonore numérisé, c’est-à-dire transformé en suite numérique, et d’un écouteur pour restituer le signal sous forme acoustique. Dans de nombreux cas, cet écouteur devra être adapté afin d’être connecté au conduit auditif externe par une pièce, moulée spécialement à la forme de chaque oreille, l’embout ou la coque auriculaire. La performance d’une aide auditive dépendra, en très grande partie, de la qualité du réglage personnalisé réalisé par l’audioprothésiste. C’est donc la qualité de l’audioprothésiste qui conditionne la réussite de l’appareillage

6/ Quand doit-on faire vérifier son audition ?

En France, l’audition est désormais testée dès la naissance. On préconise ensuite de vérifier l’ouïe des enfants à l’âge de 3, 6 et 15 ans. C’est d’autant plus important quand les enfants ont subi des otites à répétition : une altération de l’ouïe peut en effet entraîner des difficultés de langage et un retard dans l’apprentissage de la lecture. Si aucun trouble n’apparaît par la suite, un examen de contrôle pourra être réalisé vers 45 ans, puis un tous les 10 ans, si tout va bien.

7/ La déficience auditive peut-elle être génétique ?

On appelle surdité génétique ou héréditaire une affection qui a été transmise des parents à leurs enfants. On estime que 60% des surdités qui apparaissent avant le développement de la parole (surdités prélinguales) ont une origine génétique. Dans les pays industrialisés,  2 enfants sur 1000 sont atteints d’une surdité prélinguale, parmi lesquelles 1 sur 1000 est d’origine génétique.

8/ Qu’appelle-t-on un « traumatisme sonore » ?

Il faut être très vigilant par rapport au traumatisme sonore qui reste l’ennemi numéro un d’une bonne audition. Sirène d’ambulance, de pompiers, sèche-cheveux, aspirateur et robots ménagers … Ces bruits du quotidien sont considérés comme néfastes à partir de 70-80 décibels. Passés les 80 décibels (concert, discothèque, marteau-piqueur…), les cellules les plus fragiles destinées aux fréquences aiguës sont agressées. L’intensité sonore, sa proximité et la durée d’exposition au bruit vont alors constituer trois facteurs de risque déterminants. Au-delà de 80 décibels, le temps d’exposition ne doit pas dépasser 30 minutes !

9/ Les écouteurs et les téléphones portables présentent-ils un danger pour les oreilles ?

Dans notre société d’hyper-connexion, l’ouïe est constamment sollicitée et le silence se fait rare… Des études ont montré que l’utilisation prolongée des téléphones portables n’était pas sans risques. Il faut donc garder une utilisation raisonnée de ces appareils pour conserver de bonnes capacités auditives, le plus longtemps possible.

10/ Les acouphènes : qu’est-ce que c’est ?

8% de la population souffrirait d’acouphènes aujourd’hui en France. Ces bruits qu’on dit « fantômes » seraient la conséquence d’une souffrance des cellules ciliées dans l’oreille interne, qui n’enverraient plus les signaux électriques habituels par le nerf auditif. Cette absence entraînerait alors une réaction anarchique de certains neurones qui émettraient ces bruits fantômes.